mardi 25 mars 2008

Première escale au Venezuela


Bonjour a tous,

Comme promis, des nouvelles un peu plus complètes de notre première escale au Venezuela.

Nous sommes arrivés aux Testigos le 11 mars et avons profité, jusqu'à ce matin, de la beauté et du calme de ces îles situées à une quarantaine de miles du continent.

Ce groupe d'îlots est peu habité (environ 160 habitants) et il n'existe aucune liaison maritime ou aérienne avec le Venezuela. Les pêcheurs et leurs embarcations constituent le seul lien avec la «Civilisation».

Nous apprécions énormément d'avoir laissé derrière nous les îles, certes très jolies mais très fréquentées, des Antilles. La vie y est chère et le côté touristique n'est pas toujours très sain. Ici, des gens tous simples qui n'hésitent pas, malgré leur dénuement, à offrir café ou poissons. Nous avons abandonné l'anglais et l'espagnol contribue au dépaysement, sans parler du type américain du sud des habitants des Testigos et le son de leurs musiques.

Première mission à accomplir en arrivant : aller se présenter aux autorités basées sur Iguana Grande. Plutôt sympa les autorités ! Les militaires jouent aux dominos tranquillement, assis sous la véranda de leur bâtiment, en shorts et tee-shirts. En réalité, nous venons négocier ! Les voiliers de passage ne peuvent demeurer que trois jours aux Testigos. Au bout de quelques minutes, nous sommes tous d'accord sur sept jours, génial ! Le temps de profiter de plusieurs mouillages et de découvrir les différentes îles. La mer est limpide et les poissons foisonnent, de quoi nager avec palmes, masques et tubas afin d’en prendre plein les yeux !

Nous avons fait la connaissance de Chunchun sur son île de Testigo Pequeno. C'est une figure locale et nous le connaissions par lectures et rencontres interposées. Il a plus de 70 ans, l'œil vif. Cet ancien policier contrebandier aime bien discuter et rencontrer les équipages et nous l'invitons à manger … chez lui, avec les amis de « Bulle d'O » (Bertrand, Catherine et leurs enfants ) et de « Carré d'As V » (Jean- Marie et Pierrette). Il nous prête tables, chaises et feu de camp pour les grillades et nous fournirons repas et boissons.

Imaginez une cabane faite de bois, bâches et tôles. Imaginez cette cabane, posée au bord d'une plage de sable blanc, ouverte aux Alizés et aux marins de passage. Sur une «cloison» : la paire de jumelles, le fusil à pompe (pour les cabris) et les photos de Chunchun, principalement en compagnie de jolies femmes de passage ! Partout autour, du désordre dont émerge son hamac et au milieu de tout cela, une dizaine de poussins qui galopent. Ca y est, nous allons encore avoir une demande de la part de nos jeunes ! Non, « Eagle » ne ressemblera pas à l'Arche de Noé !

Les enfants se retrouvent tous sur la plage avec les petits fils de Chunchun et alimentent leur feu à eux. Que de souvenirs pour tous !

Notre hôte nous parle de marins qui, comme nous, sont venus lui rendre visite : Jacques Brel, Eric Tabarly et bien d’autres … La vie est belle. La guitare sort de son étui et Chunchun y va de ses chansons entraînantes ou romantiques. Lucie a même droit à son premier cours de quarto (petite guitare à 4 cordes). La nuit et les étoiles sont à nous !

Nous avons également fait la connaissance de Mariano et de sa femme. Nous nous sommes assis devant leur cabane de torchis, face à la mer et avons partagé café et galettes de blé. Ils nous ont raconté leur vie toute simple, leur dénuement face aux besoins quotidiens et à la maladie. Malgré cela, nous les avons sentis heureux de vivre dans leur île. Nous n'avons pas hésiter à leur ramener farine, riz, sucre et lait en poudre. Pour eux, ce sont des biens précieux. Ici, pas de boutique et seuls les bateaux de pêche leur fournissent les denrées de base en échange de poissons.

Ces gens tout simples nous ont fait plaisir dans la mesure de leurs moyens : en emmenant Christian et Bertrand à la pêche et en nous fournissant poissons et langoustes pratiquement tous les jours. Ils sont venus nous dire au revoir avant notre départ et nous ont demandé quand nous reviendrions. Un jour, nous l'espérons sincèrement !

Il y a aussi Jose, ce pêcheur de langoustes qui vit sur la plage de Testigo Pequena. Ne possédant rien, il nous a proposé un thon salé et est allé nous chercher une noix de coco pour nous rafraîchir. Il nous a mis en garde. La délinquance à Margarita et sur le continent doit nous rendre prudents. Nous tiendrons compte de ses conseils et de ceux des bateaux rencontrés et éviterons les endroits mal famés.

Quitter les Testigos ce matin nous a laissé un fond de tristesse. Il s'agit d'un de ces lieux qui ne peuvent laisser indifférent. La beauté de ces îles et la gentillesse de leurs habitants nous ont procuré une sensation de rare bonheur.

Ce soir nous arriverons à Margarita, haut lieu du tourisme et de la consommation ! Mais c'est aussi l'endroit où, dans deux jours nous retrouvons notre fils aîné, Sylvain, qui vient nous retrouver pour un mois. Nous attendons ce moment là avec impatience et espérons voir également un de ces jours Simon (notre numéro deux) arriver à bord.

User de mots n'est pas toujours facile pour exprimer la beauté et le bien être d'une escale. Nous espérons pouvoir vous faire parvenir un certain nombre de photos des Testigos pour vous faire partager ce moment de bonheur.

Nous pensons bien à vous en navigant sur les eaux vénézuelienne et nous vous disons à bientôt.

Christian, Isabelle, Lucie et Thomas

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