vendredi 30 mai 2008

On pense déjà au retour ...

Bonjour a tous,

Nous voici de retour à St Martin après plusieurs jours passés à St Barthélemy, autre île française des Antilles.

C'est là-bas que nous avons fêté les 17 ans de Lucie le jour de la fête des Mères. Nous avons commencé par louer une voiture (que les enfants ont même essayée ...) pour faire le tour de l'île et trouver un endroit très agréable pour pique-niquer au bord d'une petite plage déserte. St Barthélemy est un endroit envahi de très luxueuses villas, de bars branchés et de boutiques de luxe.

Heureusement, il reste encore des endroits de rêve comme la baie du grand Colombier où nous sommes restés trois jours au mouillage. L'eau y est translucide et calme. Nous avons pu nous y baigner pendant des heures et nager au milieu des nombreuses tortues de mer et des superbes raies.

Nous y avons également fait un exercice nocturne de récupération d'annexe après un apéritif pris en compagnie des sympathiques Sylvie et Patrick du catamaran « Passage ». Je ne citerai pas de nom, mais le noeud d'amarrage avait du être fait un peu rapidement !

Nous avons énormément apprécié cette escale à St Barthélemy d'autant que depuis quelques temps déjà, les cours du CNED sont terminés. De vraies vacances !

Nous avons regagné St Martin où nous allons maintenant nous préparer pour la grande traversée du retour. Nous allons certainement entamer le voyage début juin, plus tôt que prévu. Lucie a en effet décidé de refaire une année de 1ère "S" au Lycée St Joseph l'an prochain. Elle estime que son niveau n'est pas suffisant pour avancer sur le projet qu'elle s'est fixé soit une admission à l'école d'architecture navale de Southampton après le bac. L'admission se fait sur dossier et surtout sur TRES bon dossier. Elle fait preuve de beaucoup de maturité et nous avons accepté sa décision.

Quant à Thomas, il est ravi d'être en vacances, même si nous avons évoqué un certain livre de dictées pour améliorer certaines notions d'orthographe. Son année au CNED se sera vraiment bien déroulée et il devrait intégrer sans problème le collège l'an prochain. Cette année de voyage aura été pour lui très enrichissante.

Voilà ! Nous pensons déjà au retour. Cette année aura passé très vite et nous sommes heureux d'avoir pu réaliser ce rêve. Maintenant, il reste à faire la traversée jusqu'aux Sables d'Olonne via les Açores. Tous les jours, nous voyons partir des bateaux amis (« Thorsson », « Belgaff », « Hooryiad », aujourd'hui « Xiloa » et « Papaye »). Nous avons retrouvé nos amis de « Bulle d'O », « Harem » et d'autres encore qui ne vont pas tarder à prendre le large, comme nous.

Tout le monde ressent une petite pointe d'appréhension, étudie les fichiers météo pour y trouver LA fenêtre propice au départ. Cela aussi fait partie du voyage et de l'aventure.

Bon vent à ceux qui sont déjà parti et à bientôt de l'autre côté !

Nous pensons à vous et serons heureux de vous retrouver de l'autre côté de l'Atlantique.

A bientôt pour vous préciser la date de notre départ.
Christian, Isabelle, Lucie et Thomas

lundi 19 mai 2008

La remontée vers Saint-Martin

Bonjour a tous,

Après Puerto La Cruz, nous avons fait escale à la Blanquilla, île située à 100 milles de la côte vénézuélienne. Nous avons effectué cette première remontée vers le nord avec des vents de 20 à 25 noeuds au près dans une mer agitée. Un peu dur pour nos petits loups, atteints par un virus grippal depuis quelques jours.

La Blanquilla est une très jolie île, pratiquement déserte. Sur sa côte sud se trouvent juste un poste de gardes et quelques cabanes de pêcheurs. Nous avons opté pour un mouillage dans l'ouest de l'île, seul assez praticable malgré une bonne houle. Les eaux sont là aussi transparentes et les plages de sable blanc alternent avec des plages de galets et de blocs de corail. Incroyable ! de grands arbres aux tronc et branches torturés font courir leurs racines au milieu des blocs de pierre, juste au bord de l'eau. Le reste de la végétation est plutôt rabougrie et constituée de cactus aux chandelles immenses et de "coussins de belle-mère". Pour ce qui est de la faune, toujours les oiseaux de mer et pélicans et, caractéristique de la Blanquilla, des ânes sauvages (dont nous n'avons vu que les excréments !).

Pour notre dernier dîner au Venezuela, nous nous sommes régalés d'une superbe langouste et de crabes qui ressemblent à nos dormeurs. Des pêcheurs sont venus nous les proposer et nous avons ainsi donné notre dernier billet de 20.000 bolos (environ 4 euros). Ils auraient bien préféré un peu d'alcool fort, mais nos réserves étaient au plus bas.

Le 12 mai, nous avons quitté La Blanquilla pour mettre le cap sur Saint Martin dans le nord des Caraïbes. Heureusement, les enfants ont retrouvé la forme car le voyage a commencé avec un vent soutenu et une mer agitée. Petit à petit les choses se sont calmées et c'est sur un bord que nous avons atteint l'île franco hollandaise hier à 14h30.

Nous sommes mouillés à Marigot, dans la partie française, au milieu de nombreux bateaux. Nous avons retrouvé là Patricia et Stéphane de « Thorsson », Catherine et Romain de « Belgaff » et Joris d' « Hooriyad » rencontrés au cours des mois précédents. Ils se préparent tous à retraverser ainsi que bon nombre de voiliers du mouillage.

Après un rangement hâtif du bateau, nous avons géré les priorités : Tout d'abord, l'énorme glace pour tout l'équipage. Nous en rêvions ! Puis quelques courses indispensables telles que saucisson sec, entrecôtes, rhum Clément et sucre de canne. De quoi fêter notre arrivée ici !

Nous allons maintenant profiter de notre passage à Saint-Martin pour peaufiner la préparation d'Eagle pour le voyage retour. Nous irons ensuite découvrir les îles environnantes en attendant de redescendre vers la Guadeloupe.

Nous pensons à vous, à bientôt.

Christian, Isabelle, Lucie et Thomas

mardi 13 mai 2008

De Puerto la Cruz Venezuela

Bonjour a tous,

Nous vivons nos derniers moments vénézuéliens dans cette grande ville du littoral qu’est Puerto La Cruz. Il existe là aussi un contraste énorme entre la très grande richesse des uns (villas somptueuses, yachts énormes, etc.) et la pauvreté des autres.

Nous sommes amarrés dans unes des nombreuses marinas de la ville. C'est là que nous avons retrouvé nos amis de « Bulle d'O » et de « Taugl » ainsi que d'autres bateaux français. Ici la sécurité est le maître mot et nous sommes entourés de gardes et de barbelés. Les soirées sont animées et les habitués constituent une mine de renseignements sur le Venezuela.

Nous allons entamer notre remontée vers le nord des Antilles demain matin. Nous avons hâte de reprendre la mer car ici il fait très chaud et nous allons apprécier le vent du large. Nous allons rejoindre les îles Vierges ou Saint Martin en fonction de la direction du vent et ferons sans doute escale demain soir à la Blanquilla qui sera notre dernière île du Venezuela.

Nous continuons à penser à vous. A bientôt.

Christian, Isabelle, Lucie et Thomas

lundi 5 mai 2008


Bonjour a tous,

Nous voici de retour sur « Eagle ». Nous rentrons « à la maison » avec la tête et les yeux pleins de paysages magnifiques.

Nous qui, avant le départ de France, ne pensions surtout pas accoster le continent vénézuélien, nous sommes déjà prêts à le retrouver un jour.

Le voyage en voiture a été long, très long, environ 2.000 Kms, mais il nous a permis de traverser des endroits superbes et de nous arrêter quand et où nous le souhaitions. De plus, avec Neige, nous n'avions pas le choix : les bus ou avions de lignes intérieurs (très peu chers) n'autorisent pas les passagers à quatre pattes de cette taille.

Le départ a été plutôt « délicat ». Les routes d'ici sont un peu particulières : revêtement assez rustique par endroit, énormes trous dans la chaussée, un nombre incroyable de voitures très belles ou très pourries ainsi que de très nombreux camions (le chemin de fer n'existe pas). Ajoutez à cela une pluie diluvienne, une chaussée tapissée de graisse, d'huile et de boue et vous comprendrez le pourquoi de nos quelques têtes à queues (quatre pour ceux qui ont eu le réflexe de les compter et oui il y en a ...).

Avec une conduite prudente, nous avons quand même réussi à parvenir à l'entrée des Andes en ayant traversé de grandes plaines d'élevage. Puis ce fut l'arrivée sur la Transandine, le choc de découvrir ces sommets de plus de 5.000 mètres avec des petits villages nichés sur des plateaux ou accrochés à flanc de montagne. Les routes ? À lacets, pas bien larges, toujours empruntées par des voitures (de plus en plus de 4x4 récents) et les camions, sans oublier toutes les minuscules et trop nombreuses chapelles indiquant l'endroit où des automobilistes ont quitté définitivement la route.

Nous sommes ainsi arrivés à Merida, grande ville des Andes qui sert en général de point de départ vers les excursions en montagne. Notre regret : ne pas avoir réservé une "Posada" dans un des villages typiques. Cette ville de plus de 300.000 habitants mérite moins le détour que n'importe lequel de ces petits hameaux nichés à quelque 3.000 mètres d'altitude. Ce ne sera que pour deux nuits et nous en profiterons pour faire une balade dans les villages environnants et une randonnée dans le parc de la Sierra Nevada.

Puis ce fut LE choc. Un vénézuélien rencontré dans le village de Mucuchies, lors d'une fête locale, nous indique une vallée plus haut dans la montagne. Elle n'est pas portée sur les guides mais c'est pourtant là que nous avons rencontré les Andes.

L'accès se fait par une gorge (conduite encore très prudente) par laquelle on débouche sur un plateau coupé en deux par un torrent. Le village de Gavidia ne regroupe que quelques maisons rustiques toujours colorées. Les habitants sont très typés, comme les indiens du Pérou et très accueillants. C'est dans un minuscule "Cafetin" que nous nous régalons d'empenadas (sorte de beignets), en discutant, nous apprenons que plus haut il y a des cascades et un lac.

Marche inoubliable ! C'est cela que nous voulions voir et c'est ce qui nous fera revenir. La montagne à l'état pur ! Les petits champs à grand peine domestiqués, entourés de murets de pierre remontants à des temps reculés. Des chevaux qui se promènent en liberté et quelques cabanes rustiques mais non moins habitées. Puis la montagne, uniquement la montagne avec ses cascades, ses torrents, ses rochers, ses 'Frejillones' (plantes jaunes typiques et innombrables), son silence et son calme. Nous sommes à 4.000 mètres environ, il fait doux, le soleil brille sur ce paradis … neanmoins il faut pourtant redescendre car la nuit ne tardera pas à tomber et la route de nuit non merci …

A journée exceptionnelle, nuit exceptionnelle passée dans un château fort, neuf de 25 ans, complètement anachronique mais tellement confortable et pas si kitch que ça. A Mucuchies, il domine la vallée, il est entouré par les montagnes, propose des chambres de rois ou princesses et dispose d'un confort de 4 étoiles à un prix vénézuélien très sympa.

Puis se sera le retour vers la côte. Nous avons décidé d'emprunter une autre route qu'à l'allée. Le passage par le Col du Condor nous conduit dans des paysages de haute montagne fantastique et la descente progressive nous amène dans une vallée de cultivateurs. Pommes de terre, carottes, artichauts, etc. Les hommes retournent la terre avec bœufs et socs de charrues.

Nous redescendons vers une zone de collines qui se transforme petit à petit en paysage de western : collines d'argile et de pierraille, cactus, sécheresse. Puis se sera à nouveau la forêt tropicale à flanc de collines dans les convois de camions, les coulées de terre sur la chaussée dues aux grosses pluies de jours précédents. Puis la plaine avec ses champs de canne à sucre, ses haciendas, ses bourgs vivants et colorés. Le bonheur pour les voyageurs que nous sommes.

Nous voici de retour sur « Eagle », tout beau, tout propre après son passage au chantier. La remise à l'eau est prévue pour demain. Aujourd'hui : courses et restitution de la voiture à Caracas.

Puis nous reprendrons la mer. Nous devrions retrouver nos amis de « Bulle d'eau » à Puerto la Cruz ou à Tortuga et remonter vers le nord des Antilles. Que de choses à vous raconter sur nos aventures vénézuéliennes !

Une chose est sure : pour un pays très dangereux, nous y avons vécu des moments inoubliables et rencontré des gens adorables. La prudence est certainement de mise mais n'empêche pas de profiter de ce fantastique pays. Que de choses à y découvrir encore ! Une autre fois nous l'espérons.

Nous pensons à vous et espérons que vous aurez, en nous lisant, fait un peu connaissance avec cet immense pays.

A bientôt.

Christian, Isabelle, Lucie et Thomas