lundi 3 décembre 2007

Le village de Nioumoune, Casamance


Bonjour a tous,

« Kassoumaye » (comment ça va ?) et là, vous répondez « Kassoumaye kep » (ça va bien). Vous voilà un petit peu de la Casamance.

Nous venons de passer une semaine exceptionnelle à Nioumoune, village situé sur un des premiers bras de la Casamance. Nous avons eu l'impression de vivre hors du temps et en compagnie de personnes qui n'ont pas vraiment les mêmes valeurs qu’en France.

Le groupe compte plus que tout et chacun travaille pour la communauté, que se soit dans les champs, à la pêche ou pour construire une grande case.

Nous avons tout de suite été adoptés par les villageois et le Père Joseph nous a d'emblée fait visiter les quartiers de Nioumoune (en fait quatre villages très proches). Nous avons pu rencontrer la Matrone de la Maternité et les deux mamans nouvellement accouchées ainsi que toutes les autre femmes qui les entourent en permanence. Christian a profité de son passage pour réparer les panneaux solaires et batteries qui ne fonctionnaient plus et colmater une fissure d'une des citernes à eau de pluie qui alimentent le bâtiment. Pendant ce temps, j'ai pu partager le petit déjeuner avec toutes les femmes présentes.

Lucie et Thomas ont été invités à partager une matinée de classe, en CM1 pour Thomas et au collège pour Lucie. Ils se sont fait beaucoup d'amis et Thomas a ensuite partagé son temps entre le CNED, les parties de foot, les balades en pirogue et la cueillette des noix de coco.

Lucie à fait la connaissance d'une jeune maman de 20 ans, Joanna. Nous sommes allés un soir dans sa famille manger un Yassa de canard (préparation à base de riz et d'oignons). Imaginez-vous dans une case en terre, assis sur un petit tabouret de bois avec la bassine contenant la préparation posée à même la terre battue et tout cela à la lueur d'une petite lampe à huile. Nous avons cependant mangé avec des cuillères qui nous ont gentiment été proposées.

Nous avons fait une excursion à pied vers le village d'Itou. Il a fallu traverser un bras de la rivière avec la pirogue communautaire avant de gagner le village éloigné de quelques kilomètres. Le plus drôle a été de ne plus retrouver la pirogue au retour. Elle avait du être « empruntée ». Là, il faut être patient; cela peut durer plusieurs heures, dixit Ananias qui attendait déjà depuis une heure et demi sur la berge.

La patiente n'étant pas forcément une des nombreuses qualités de Christian, il a traversé le cours d'eau à la nage pour aller récupérer une pirogue en piteux état qui se trouvait de l'autre côté. En écopant plus que régulièrement et en faisant deux tours, nous avons pu traverser le Kassa et reprendre le chemin de Nioumoune, assoiffés et affamés.

Nos adieux au village ont été difficiles et nous sommes revenus avec une cargaison de noix de coco offertes avec beaucoup de gentillesse par des gens qui ne possèdent pourtant pas grand chose. Nous avons même failli repartir avec une tortue offerte à Thomas.

Nous garderons un souvenir magnifique de cette semaine passée au village de Nioumoune, et elle fera certainement partie des plus beaux souvenirs de notre périple.

Nous sommes maintenant à Ziguinchor en amont du fleuve. Nous y sommes arrivés de nuit, à la lueur de la pleine lune, en compagnie des dauphins.

Pendant le temps des colonies, cette ville a connu son affluence de touristes européens grâce à un climat très agréable. Il en reste de vielles maisons coloniales entourées de jardin autrefois luxuriants qui malheureusement aujourd'hui sont en très piteux état.

La ville est toutefois beaucoup plus agréable que Dakar et vit énormément de la pêche. Nous nous régalons de poissons et d'énormes gambas. Nous y trouvons enfin des fruits et légumes qui nous ont fait défaut à Nioumoune.

Nous allons rester à Ziguinchor en principe jusqu'à jeudi puis partir vers le Cap Vert (4 jours de mer environ).

Nous avons été conquis par le Sénégal et ses habitants et sommes ravis d'avoir fait ce crochet par l'Afrique.

A bientôt pour d'autres nouvelles.

Christian, Isabelle, Lucie et Thomas

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